Les scientifiques inspectent le harem à la recherche d’une femelle éléphant de mer candidate
pour une pose de balise océanographique, © Loïc Le Ster - Institut Polaire Français

Journée type à la cabane (Partie 1)

Cabane de l’Estacade où logent les scientifiques, bien entourés de manchots papous et pétrels
© Loïc Le Ster - Institut Polaire Français

Voilà une semaine que les scientifiques sont installés dans le refuge où ils sont basés pour leurs travaux sur les éléphants de mer à Kerguelen. Les journées s’enchaînent et sont rythmées par les différentes tâches associées à leur travail. Découvrez le programme d’une journée type sur le terrain.

Une semaine après leur installation dans la cabane de l’Estacade, le rythme s’est mis en place pour les scientifiques.

 

05:30

Le jour se lève et le réveil sonne, nous nous levons pour préparer le petit déjeuner. Celui-ci est composé d’un café, de pain, que nous confectionnons sur place, des quelques fruits frais qu’il nous reste encore et que nous conservons dehors, et de céréales. Puis nous nous préparons chaudement pour sortir. Ce matin, une marche d’environ deux heures vers le sud nous attend. Nous allons chercher sur la plage un animal équipé d’une balise océanographique et tenter de la récupérer pour en lire les données. En effet, les collègues qui nous ont précédés ont équipé quelques mois auparavant environ 35 éléphants de mer de balises enregistreuses que l’on suit par satellite, et ceux-ci reviennent les uns après les autres sur l’archipel. Pendant le temps passé en mer, ces balises enregistrent la température de l’eau et d’autres informations que les océanographes analysent ensuite pour en savoir plus sur l’océan Austral. C’est ainsi que l’on nous a indiqué par radio, le jour précédent, l’arrivée d’un animal et sa localisation. Il est important d’aller le chercher au plus vite avant que la balise ne cesse d’émettre.

07:00

Nous prenons la route avec, dans nos sacs à dos, le matériel nécessaire à la récupération de la balise et nous signalons notre départ par un bref message envoyé via la radio à la base, qui doit, pour des raisons de sécurité, être en mesure de localiser toutes ses équipes en permanence.

09:00

Nous arrivons à l’endroit indiqué par le dispositif de localisation. Les positions sont parfois approximatives et, en plus, l’animal peut se déplacer sur la plage. C’est donc une phase de recherche visuelle qui commence : nous parcourons lentement la plage en scrutant la tête de chaque animal allongé sur le sable.
Les scientifiques ont fini par repérer une femelle équipée d’une balise océanographique>
sur la tête, © Loïc Le Ster - Institut Polaire Français

09:28

Nous trouvons l’animal que nous cherchons. L’opération de récupération de la balise peut alors commencer. Nous tranquillisons l’animal en injectant dans le muscle de la cuisse un produit vétérinaire qui l’endort légèrement, puis nous allons nous en approcher le plus discrètement et calmement possible, retirer la balise, mesurer l’animal, et réaliser un prélèvement de sang pour analyse, tout en restant extrêmement vigilants aux animaux qui se trouvent autour de nous. En effet, ceux-ci se trouvent à proximité immédiate de la zone où nous travaillons. Devant notre présence, les animaux alentour parfois restent calmes, d’autres fois ils émettent des sons pour tenter de nous écarter. Tandis que certains éléphants de mer fuient, d’autres en revanche décident parfois de charger, et c’est l’objet de notre vigilance permanente.

10:17

La balise est récupérée, nous rangeons notre matériel et nous reprenons la route vers la cabane.

12:26

Nous sommes de retour à la cabane et préparons le repas. Les repas sont souvent le résultat d’une création inventive basée sur les multitudes de boîtes de conserve en tous genres des stocks de nourriture à disposition dans les bidons entreposés à l’extérieur de la cabane. On aura le droit ce midi-là à de la semoule de couscous avec une ratatouille agrémentée de pois chiches, d’olives vertes et de pruneaux, relevée avec du piment et quelques gouttes de jus de citron. Un vrai délice de cabane.
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