La cabane de l’Estacade
La cabane de l’Estacade et un de ses « gardiens » éléphant de mer, © Loic Le Ster - Institut polaire français.

Mise en service de la cabane

Les éléphants de mer
Les éléphants de mer sont arrivés sur les plages, le suivi va pouvoir commencer © Loic Le Ster - Institut polaire français.

La saison de reproduction des éléphants de mer débute à Kerguelen. C’est le moment pour les scientifiques de se rendre sur leur lieu d’étude et de s’installer dans le refuge en bord de plage où ils séjourneront pour quelques semaines.

Les éléphants arrivent : direction la zone d’étude !

Les éléphants de mer terminent leur séjour en mer de plusieurs mois et peuplent petit à petit les plages de l’archipel des Kerguelen : c’est la saison de reproduction qui démarre. Les femelles vont donner naissance à leurs petits et les mâles vont se disputer des zones de plages pour la reproduction. Il est temps pour nous de nous rendre sur notre zone d’étude pour démarrer le programme scientifique de suivi des naissances.

Nous nous rendons donc à trois vers un refuge qui se trouve en bordure de plage, à l’est de l’archipel. Ce sera notre domicile pour quelques semaines.

Installation à la cabane : état des lieux & inventaires

Après deux courtes journées de marche le long de la côte, séparées par une étape dans un refuge se situant sur le chemin, nous arrivons à la cabane de l’Estacade. Celle-ci se trouve en contrebas de la dune. Elle donne sur une grande plage de sable gris où déferlent de belles vagues qui, souvent, se font écrêter par le vent. L’avantage de la cabane est qu’elle est relativement protégée des vents d’ouest par la dune. Nous sommes contents d’arriver et commençons par nous préparer un thé pour nous réchauffer après la marche et envisager les étapes à venir. Dans un premier temps, nous faisons le tour de la cabane et de ses environs proches pour vérifier l’état des installations et pour commencer à localiser les éléments importants comme le point d’eau le plus proche. Il est courant de boire l’eau des rivières à Kerguelen. Nous évaluons la qualité de l’eau et déterminons deux points de captage, un point proche de la cabane, dont l’eau est légèrement jaunâtre, pour les eaux de lavage, et un point un peu plus éloigné, où nous irons chercher l’eau que nous boirons.
Vue sur la plage depuis la fenêtre, souvent embuée, de la cabane de l’Estacade
Vue sur la plage depuis la fenêtre, souvent embuée, de la cabane de l’Estacade
(au premier plan des pétrels géants, à l'arrière-plan un harem d’éléphants de mer)
© Loic Le Ster - Institut polaire français.

La phase suivante consiste à mettre en service les installations, à savoir connecter une bouteille de gaz sur la gazinière, brancher le panneau solaire et vérifier le fonctionnement du groupe électrogène, que nous utiliserons en cas de défaillance du panneau pour les différents appareils électriques que nous utilisons.

Nous retrouvons autour et dans la cabane les caisses qui ont été déposées par l’hélicoptère lorsque le Marion Dusfresne était à Port-aux-Français. Nous les ouvrons donc et trions leur contenu pour répartir nos affaires, les affaires de travail, et la nourriture. La nourriture est disposée dans des bidons étanches à l’extérieur de la cabane. Entre celles qui étaient déjà présentes et celles qui ont été nouvellement apportées, nous en avons une trentaine. Il est nécessaire de réaliser un inventaire de la nourriture présente, pour éventuellement écarter les produits de bidons qui auraient pris l’eau, mais aussi parce qu’une liste bien renseignée nous permet d’optimiser un temps de recherche précieux lorsqu’à l’extérieur il pleut ou vente fort ! Avant tout, les inventaires, que ce soit de vivres ou de produits comme le gaz, servent à donner une indication aux responsables de la logistique de ce qu’il faudra fournir au prochain ravitaillement.

Le reste de la mise en place se fera au fil des jours, nous prendrons nos marques dans la cabane, nous installerons des fils de séchage et d’autres éléments pour nous faciliter la vie au quotidien. Puis, une fois la nuit tombée, nous nous lançons dans la confection d’un repas chaud préparé avec les vivres fraîches que nous avons portées et faisons ainsi par la même occasion le tour des ustensiles à disposition dans le coin cuisine. Enfin, la communication radio du soir avec Port-aux-Français sera l’occasion de vérifier le bon fonctionnement de l’antenne déportée de la cabane et d’informer nos collègues sur base que tout va bien et que nous sommes bien installés dans ce chaleureux refuge de bois.

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